Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Album Photos 2

Recherche

20 décembre 2006 3 20 /12 /décembre /2006 20:12

Avec la précédente aventure de la rupture du moteur, j’ étais malgré tout gonflé à bloc .

Au lieu d’ attendre 4 jours le nouveau moteur, j’ ai finit par l’ espérer 20 jours. De plus quand vous etes seul dans un grand port sale ou il n’ y a rien à voir ni à faire, la signification de « solitude », bien que modéré, prend une signification toute particulière, solitude inconnue en mer, seul sur l’ eau, vous etes plongés dans un univers envoûtant, peuplé de rêves , un rythme qui ne regarde et n’ appartient qu’ à vous…… Egoiste ? je ne pense pas, délicieux, c’ est certain .

 

 

 

Le 28 novembre, mon nouveau moteur embarque sur Takari, en fait, tout était déjà prêt, les pleins faits, voiles dépliées, les écoutes prêtes à s’ user sur les taquets, les amarres prêtes à être larguées. Bienvenue a toi Yamaha, longue vie à toi sur notre bord….

 

 

 

Dominique m’annonce ma fenêtre météo, au menu, du NE un peu sport comme entrée, un peu d’ W mais modéré, en plat de résistance, du NE force 4-5 en dessert pour les Canaries. C est pas une fenêtre, mais une baie vitrée !!!!!!

 

 

 

Le 30/11 à 5H58 du matin, mes amarres sont larguées, on quitte Algeciras, et par la même, le continent européen, notre route va nous faire longer les cotes marocaines en passant au large de Madère à environ 300 nautiques, puis des Iles Selvagem plus bas, pour enfin atterrir sur l’ archipel des Canaries au large des cotes marocaines et mauritaniennes.

700 miles nautiques, soit en gros 1400 Km à avaler en une fois, dont les principaux dangers à passer sont le rail de Gibraltar et ses cargos, les cotes marocaines particulièrement inhospitalières et dangereuses en cas de vent d’W à SW.

Les voiles sont envoyées, il fait nuit, je suis bien réveillé, en fait je n’ ai pratiquement pas dormi, excitation et peur de louper la marée…..

 

 

 

Génois et GV (Grand Voile ) à un ris, Takari fonce dans le clapot, les ferries a grande vitesse nous doublent plus qu’ aisément, méfiance, Gibraltar est un défilé permanent de monstres d’ acier de plusieurs milliers de tonnes qui circulent à un endroit qui au plus court fait 8 nautiques, soit 15 Km.

 

 

 


MOV03125
envoyé par takari

Je décide de longer les cotes espagnoles, à l’ écart des routes de cargo, je passe devant Tarifa, avec le vent que j’ ai aujourd' huie ( force 7-8 mais le courant dans les fesses ), j imagine que les funboardeurs s’ éclatent, la prochaine fois, je reste en escale et je partirai faire quelques runs dans ce spot mythique.

J envoie un mail a Myriam, en lui indiquant ma position à 10h30

Je suis sous génois à un ris seul, puis je passe directement sous tourmentin seul, ça brasse un peu et il fallait un minimum de vitesse pour passer le détroit, maintenant on calme jeu, enfin si on peut dire, je fais du 5 nds et 6 dans les amorces de surf, je reste dans l’ entrée, portes fermées, le spectacle est fabuleux, la mer est blanche, bleue et parfois couleur Takari, le tableau à l’ extérieur doit être joli, le tout pincé entre l’ Europe et l’ Afrique.

Neptune me bouscule quand même, au point qu’allongé sur ma couchette à bâbord, je traverserai le carré pour atterrir  sur une cloison de la cuisine, à tribord …..

J en suis quitte pour une petite bosse…………….. et dorénavant à me cramponner un peu plus fort.

 

 


MOV03127
envoyé par takari

 

C’ est officiel, Takari et moi croisons en Atlantique !!!!,

 

 

 

Dans la nuit je décide de mettre un peu plus de Sud dans mon cap, mais mollo, j’ avais comme marge de sécurité de prendre 100 milles entre nous et les cotes marocaines….

Je traverse l’ entrée du rail, on a le droit de se détendre un peu….. un peu…..On est toujours sous tourmentin à 5 nds.

Allongé sur ma couchette je sens Takari qui surf un peu une vague, puis arrivé en bas de la vague ralentit (jusque là tout va bien ) puis se bloque dans quelque chose.

De mon coté je dérape de ma couchette puis s’ en suit une énorme explosion. Le temps de sortir la tête,  le mat est toujours là, mais dans le sillage, un truc blanc flotte, dans le même champ de vision la barre est devenu folle…….

Etant toujours habillé et attaché, je dégage les portes et part sur l’ arrière sans me poser de questions, le safran est arraché à ras la ferrure, l aileron lui a purement disparu…..

Takari fait la toupie dans les vagues, le temps d’ affaler le tourmentin, préparer l ancre flottante et l’ envoyer, je rentre dans le bateau et m aperçoit que de l’ eau gicle a travers les planchers, j entends l eau dans les fonds qui tape sur les pièces structurelles du bateau à chaque coups de roulis…………….mais quand est ce que je vais me réveiller de ce cauchemar ?…………

Le temps de dégager les planchers et de vider l’ eau au sceau , les cargos sont de plus en plus proches, vite, il faut signaler rapidement mes problèmes.

A la Vhf , j entends les capitaines de cargos discuter sur le canal 16 (canal d Urgence )

Je tente de communiquer avec eux en expriment clairement PAN PAN PAN ( message du code International Maritime, signifiant navire ayant un problème technique et ou de danger pour celui qui l’envoie, donc non maître de sa manœuvre….)

Voyant l’eau dans les fonds , n’ayant aucune idée si les Cargos ont entendu mes appels en français, Anglais, Espagnol, avec ma position , le type et le nom du bateau en langage International ( Tango Alfa Kilo Alfa Roméo India ) je donne l’alerte par mail a Myriam, message que vous avez lu sur un précédent article, la situation prend une tournure délicate autant prendre comme stratégie l’anticipation et prendre un cran d’avance sur les évènements, on ne sait jamais…..

L’ancre flottante explose (à savoir qu’il y a un sens, d’un coté ça tient, de l’ autre arrache les filins…Allez faire la différence de nuit et dans le speed….)

Le bateau se retrouve travers aux vagues, à rouler bord sur bord a 30° de gîte…Inconfortable… et dangereux avec ces cargos de plus en plus proche..

Il faut analyser vite et bien, la mer ne pardonnera pas le moindre écart de conduite dans mon cas. En continuant à pomper toutes les heures 20litres, j évalue les dégâts, cherche la provenance de la voie d’eau en transformant le bateau en un grand Souk …la purée se retrouve à coté de la boite à outils, de la disqueuse, de l’époxy, du café et de la boite de conserve.

Pas d’autres voie d’eau a part celui du coffre arrière, que j’arriverais à canaliser dans un premier temps avec une chaussette, des cotons tiges, puis plus tard avec du mastic Polyurétane. Le jour se lève, j ai les neurones en pleins ébullitions, j ai été malade, la fatigue, le stress,le froid et le changement de rythme de l’océan ont eut raison de mon estomac qui ne contenait qu’ une pomme et de l’eau gazeuse ( bien que très désagréable, j ai préféré le retour de l’eau gazeuse à la pomme, beaucoup plus acide…)

Je parviens, par une chute de la construction du safran , a percer mes deux pièces et les assembler avec 3 vis, le temps de me dégager de la zone.

Je me remet en route dans la matinée et envoi un second message à Myriam lui disant ma situation présente et que je continue ma route seul sur les Canaries et ne demande plus  l’assistance.

 

 

 


MOV03131
envoyé par takari

Vous voulez savoir la suite ? patience, encore un peu d ecriture, ma secrétaire se fait bronzer...

Partager cet article
Repost0

commentaires

L
Oui, je confirme pour les termes "un peu" techniques ! En fait j'ai rien compris ! Mais j'ai bien intégré les impressions, c'est le principal !<br /> Vivement la suite !  Bon dis à ta secrétaire de se dépécher ! Allez, repose-toi bien, et si on a pas de nouvelles d'ici là, <br /> Passe un joyeux Noël !
Répondre
T
J oubliais, il y a surement des termes un peu technique on pourra en parler quand on se verra, merci pour tous vos encouragements, et restons dans une dimension voileuse<br /> Nautiquement Norbert
Répondre